Les portfolios… sont des séries de photographies traitées avec soin pour créer un fil esthétique, culturel ou narratif cohérent.
A la fin du XIXe siècle, la petite île de Hashima (端島), 480m X 160m, se développa autour d’une mine de houille. Éloignés de 20 km au large de Nagasaki, les mineurs furent installés avec leurs familles dans des habitats de béton ultramodernes pour l’époque. Elle a été surnommée Gunkajima, l’île navire de guerre, en raison de l’apparence de cuirassé que donne ses constructions vues de la mer.
Pendant la seconde guerre mondiale cet endroit fut convertit en camp de travail forcé pour 800 prisonniers coréens dans des conditions proches de l’esclavage. Plus de 120 y sont morts.
De retour à la paix, les ouvriers de la firme Mitsubishi reprirent l’exploitation de la mine. Le confort des logements et les équipements de l’île devinrent très enviables dans un Japon en reconstruction. Piscine, écoles, jardins, hôpital, temple et même maison de tolérance transformèrent l’île en véritable ville habitée de plus de 5300 habitants. L’île devint alors l’endroit le plus densément peuplé du monde.
A partir de 1974, la fermeture de la mine et l’abandon rapide de l’île transforma progressivement cette citadelle en ruine post apocalyptique.
Interdite d’accès jusqu’en 2009 car jugée dangereuse, le Japon demande son inscription au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. En 2015, l’inscription de Hashima ainsi que de 22 autres sites a finalement lieu sous la dénomination « Sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère »